ACHILLES WHEEL: Sanctuary (2018)

Autant le dire tout de suite, les musiciens d’Achilles Wheel reviennent avec un nouvel album qui n’égalera pas le précédent, sans aucun doute leur meilleur à ce jour. En effet, ils se sont plus ou moins orientés vers une musique qui respire l’océan Pacifique, le soleil et les îles des Caraïbes. Très bien ! Mais pas moins de quatre morceaux dans ce style (« Drink the water » et sa belle Stratocaster en son clair, « Love is thicker than water », « Babylon by morning » et « Turn the worm »), cela fait quand même beaucoup et finit par lasser. Même si c’est très bien joué. Le groupe avait peut-être besoin de vacances ou bien il a séjourné dans une île paradisiaque. Quoiqu’il en soit, les amateurs de country au sens large vont être déçus. Et ce n’est pas « Cross the bridge » (un rythm n’ blues funky) ni « Sanctuary » (un blues-rock hyper lent et poussif) qui leur remonteront le moral. Heureusement, le reste du disque se rapproche plus du style habituel d’Achilles Wheels. La rapide ballade country/americana « Blow wind blow » galope dans la prairie avec un beau solo de piano, une guitare expressive et un soupçon de Marshall Tucker Band (« Silverado »). La pop song « Across the river » se défend bien avec une superbe slide et « One more last chance » s’aventure sur le territoire de l’Allman Brothers Band. La ballade syncopée et mélodique « Shadow of a doubt » est soulignée par une très belle intervention de six-cordes tandis que le groupe swingue sur l’efficace boogie/rythm n’ blues « Honey bee wine ». Á signaler également, la ballade americana « Oak tree » avec son bon solo de guitare acoustique. Pour finir, le meilleur morceau de l’album est sans aucun doute « Rain don’t last forever », une ballade mélodique avec une belle montée d’accords, une superbe construction harmonique et un splendide solo de guitare évoquant le southern rock des seventies. Ah, si tout le disque avait été comme ça ! Au final, un album honnête qui se laisse écouter mais qui étonne légèrement tant il tranche avec son prédécesseur.

Olivier Aubry